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Drawing Now Paris

Le Musée Imaginaire du Palais de Tokyo
Du 10/04/2013 au 13/04/2013

Le Salon du Dessin Contemporain au Carrousel du Louvre

« Après avoir invité successivement Pierre Cornette de Saint Cyr puis Catherine Millet à nous dévoiler leur « musée imaginaire » – un commissaire-priseur et la fondatrice d’une revue culte, qui plus est écrivain -, il nous est apparu qu’il fallait nous tourner du côté de l’institution publique. Le choix de solliciter Jean de Loisy tient à deux raisons majeures. La première est celle d’une complicité, amicale et générationnelle, avec l’un des acteurs les plus actifs de la scène artistique nationale et internationale ; la seconde est sa récente nomination au poste de président du Palais de Tokyo.

Jean de Loisy compte parmi les figures incontournables de l’art contemporain qui n’ont eu de cesse depuis trente ans de l’animer. Il a dirigé des structures aussi importantes que le Frac des Pays de la Loire, la Fondation Cartier, le Musée des Beaux-arts de Nîmes, etc., organisé des expositions aussi prestigieuses que Gasiorowski ou Traces du sacré au Centre Pompidou, La Beauté en Avignon, Les Maîtres du désordre au Quai Branly, etc. Sa passion de l’art et son engagement aux côtés des artistes sont connus et reconnus, c’est pourquoi nous lui avons proposé de répondre à notre invitation.

Ce qu’il a fait d’emblée, tout en nous proposant d’agir quelque peu autrement que lors des deux premiers numéros de ce « Musée Imaginaire ». À savoir qu’il nous a proposé d’opérer au titre du Palais de Tokyo, de sorte à mettre en valeur un lieu, une dynamique, une équipe. Quelle forme cela va-t-il prendre ? Celle d’une exposition, bien entendu, mais non convenue, de sorte à faire prendre l’air au dessin, à l’installer non pas tant sur des cimaises que dans l’espace.»

Philippe Piguet, Directeur artistique de DRAWING NOW PARIS

Les étranges conjonctures du hasard…

«Considéré comme la plus immédiate expression de l’esprit, le dessin paraît tenir une partie de son prestige de cette intimité avec la pensée dont il ne serait qu’une extension dans le visible. Tracé au doigt dans l’argile tendre, figure charbonneuse posée sur un rocher, entaillée dans du bois ou sur un os, forme nouée par une ficelle relâchée chez les inuits, ombre portée retenue par la fille de Dibutades, lassitude griffonnée pendant une conférence, ou signe graffé sur une rame de métro, le dessin s’empare de tous moyens pour nous énoncer.
Mais le monde dessine également sans nous. Les branches emmêlées, les rides sur un visage, le parcours des vers dans le bois de nos vieux meubles, tout devient signe et nous entrons d’emblée dans les visions de Novalis : « figures qui semblent appartenir à cette grande écriture chiffrée qu’on rencontre partout : sur les ailes, sur la coque des oeufs, dans les nuages, dans la neige, dans les cristaux, dans les formes des rocs, sur les eaux congelées, à l’intérieur et à l’extérieur des montagnes, des plantes, des animaux, des hommes, dans les clartés du ciel, sur les disques de verre et de poix lorsqu’on les frotte et lorsqu’on les attouche : dans les limailles qui entourent l’aimant, et dans les étranges conjonctures du hasard… ».

Ainsi l’environnement se fait dessein de multiples façons dans la rêverie distraite du regardeur. Invité à formuler son Musée Imaginaire du dessin, le Palais de Tokyo, propose de s’emparer de cette occasion pour montrer la façon dont les artistes dont il accompagne les inventions, attentifs à ces conjonctures hasardeuses, participent au grand jeu figuré du monde. Avec les oeuvres de Davide Balula, Hicham Berrada, Marc Couturier, Sai Hua Kuan, Runo Lagomarsino, Rainier Lericolais, Patrick Neu, Karin Sander…

Jean de Loisy & Katell Jaffrès, Palais de Tokyo