Le Palais de Tokyo accueille l’artiste Michaela Eichwald, lauréate du prix Lafayette 2012, pour sa première exposition personnelle en France.
Née en 1967, Michaela Eichwald a vécu de nombreuses années à Cologne, évoluant au sein d’un groupe d’artistes et d’intellectuels. Elle étudie d’abord la littérature et la philosophie, puis commence à créer des œuvres plastiques. Elle se consacre ensuite exclusivement à cette pratique. L’année 2008 représente pour Michaela Eichwald une véritable rupture puisqu’elle décide alors de partir vivre à Berlin. Elle eut rapidement le souhait de quitter cette nouvelle ville, mais elle y réside et y travaille toujours aujourd’hui. Ces dernières années, son travail a été présenté dans de nombreuses expositions personnelles et collectives, en Allemagne et à l’étranger. Parmi lesquelles : « Knotti Times », Silberkuppe (Berlin, 2013), « Ergriffenes Dasein. Artist, Writer, Mentalist », Reena Spaulings (New York, 2013), « KW69 #7 Kalin Lindena », Kunstwerke Berlin (2011), « The White Columns Annual », White Columns (New York, 2011).
Évoluant dans une sphère à la limite de l’underground, Michaela Eichwald développe une œuvre multiforme alliant pratique plastique et écriture. Ses peintures, collages et sculptures, aux formats variés, créés à partir de matériaux divers (papier, tissus, objets, etc.), forment de grands ensembles au sein desquels chaque création possède son existence propre. Superposant les couches de peinture ou recouvrant les volumes de résines et de vernis, l’artiste convoque les matières et engage un processus dans lequel sa propre subjectivité est en dialogue permanent avec l’expérimentation.
Les formes qu’elle réalise sont le fruit d’états émotionnels, de moments particuliers, mais aussi de phases où les mots participent à l’élaboration de l’œuvre grâce à l’écriture et à la poésie. Sur le blog uhutrust.com, l’artiste consigne au quotidien ses pérégrinations, ses pensées, ses observations et ses réactions à l’actualité. Elle y publie des photos qu’elle prend elle-même ou qu’elle trouve sur Internet. Elle y décrit parfois les étapes de travail dans lesquelles elle est alors plongée. Comme un journal de bord à partager publiquement, uhutrust.com témoigne du regard de l’artiste sur le monde.
Michaela Eichwald est engagée dans une réflexion sur le monde de l’art et ses modes de fonctionnement. Comment exister et vivre en tant qu’artiste ? Comment créer et produire, et dans quelles conditions ? Pour elle, les moments de création sont le fruit d’une situation et d’un contexte particuliers, comme, par exemple, la disponibilité d’un espace de travail ou le fruit d’un échange intellectuel. C’est un ensemble de données qui se réinvente au cas par cas et provoque l’alchimie qui permet à l’œuvre de se réaliser.
À l’occasion de son exposition au Palais de Tokyo, l’artiste réalise de nouvelles œuvres, explorant, hors de toute contrainte, l’instant même, la page blanche que représentent les quelques semaines précédant l’exposition.
Commissaire : Katell Jaffrès