Le travail de Clémence Seilles (née en 1984, vit et travaille à Berlin et Amsterdam), aux frontières de l’art et du design, s’intéresse au rôle et à la fonction de la matière, à la manière avec laquelle cette dernière incarne nos comportements et scénarios contemporains (l’habitat, la scénographie d’exposition, notre rapport à l’environnement…). Étude anthropologique, analyse des pratiques culturelles, Clémence Seilles décrit son travail comme « un inventaire poétique de matériaux synthétiques pouvant être lu comme une archéologie matérialiste de l’occident contemporain ».
« La Chute » est une invitation à penser une hypothèse du futur, une spéculation sur l’avenir. Scène suspendue, ce décor nous plonge dans un spectacle où l’environnement a cédé la place à un décor synthétique. Langage primitif post apocalyptique, cet univers propose un paysage où la matière industrielle a remplacé la matière naturelle. Dans la lignée d’auteurs tels que Jacques Sternberg et ses 188 contes à régler (1988), Clémence Seilles imagine un futur désenchanté, une zone trouble où résonnent les conséquences et retentissements du présent.