Au Palais de Tokyo, Chan Aye (né en 1954 à Mandalay, vit et travaille à Rangoun et Pyin Oo Lwin, au Myanmar) crée sa plus grande œuvre à ce jour. Quatre scènes encadrent l’escalier d’honneur et évoquent la nature changeante de l’humanité en lien à l’environnement naturel et les transformations du temps. Les symboles créés par l’artiste, les espaces impossibles mis en scène, débordant du cadre grâce à des jeux de trompe-l’œil, couplés à des objets réels évoquent certains questionnements ancestraux qui hantent encore notre vie sensible contemporaine. Après avoir étudié la peinture traditionnelle birmane de 1986 à 1989, Chan Aye développe un langage pictural novateur, héritier à la fois de l’iconographie de la peinture rupestre et des peintures murales birmanes que l’on trouve dans les temples de Bagan à Sitkaing, et de Po Win Taung dans le nord du Myanmar, combiné à son intérêt pour l’art occidental qu’il étudie au fil des années grâce aux reproductions dans les magazines et les livres. Incarnant dans son art les différents états de l’existence et de la spiritualité en prise avec des formes matérielles et immatérielles, Chan Aye compose avec des matériaux aussi divers que peinture, bois, papier provenant de l’État Shan en Myanmar, soie, pièces de moteur, bronze ou l’acier.
Chan Aye est le premier artiste à réaliser une installation in situ dans le cadre du nouveau partenariat entre le Palais de Tokyo et la Fondation d’entreprise Total. Le nouveau programme de la Fondation d’entreprise Total « Talents émergents des pays émergents » a pour but de découvrir et de faire connaître des artistes peu connus de l’Asie du Sud-Est et doit s’étendre sur une période de quatre ans, de 2014 à 2017.
Commissaire : Jo-ey Tang