Entre accident et humour, insurrection et festif, Vincent Gavinet expérimente l’emploi de fumigènes et fixe l’éphémère au bord de la catastrophe.
La réouverture du Palais de Tokyo a été l’occasion d’inviter Vincent Ganivet à concevoir une œuvre spécifique aux espaces rénovés. L’artiste a choisi d’intervenir dans le grand escalier, sur les entre-colonnes comme une frise de métopes ou de tableaux, en réactivant Ronds de fumée, une œuvre protocolaire conçue en 2008 pour s’adapter à l’échelle de l’architecture. Le protocole consiste à étouffer l’émanation de fumigènes contre une paroi au moyen de récipients usuels (bassine, piscine gonflable). Par l’emploi de fumigènes, Vincent Ganivet fait osciller l’événement entre l’insurrection et le festif, le drame et le spectacle chromatique. Vincent Ganivet fait œuvre à ce moment précis où une situation frôle la catastrophe et où il en fixe l’éphémère. Il appartient à une histoire qu’il faudrait écrire. Celle d’artistes qui élaborent une œuvre hétérodoxe où principes constructifs et formes élémentaires côtoient l’accident et l’humour. Dessinant un territoire à mi-chemin entre l’équilibre et l’accident, l’œuvre d’art et l’objet trouvé, Vincent Ganivet déploie des formes élémentaires (le cercle) ou des principes architecturaux (la clef de voûte) pour les mener à un état d’instabilité inattendue.