Avec Experimental Party Unit (E.P.U), Roman Weil (Units) explore les dispositifs lumineux des raves et de la culture du clubbing dans un environnement qui propose au public de faire une expérience active des machines qu’il a inventées, à partir du vocabulaire habituellement « caché » de ces lieux de fête. Pensées comme des squelettes techniques, ses structures s’affirment comme de véritables sculptures et occupent l’espace habituellement dévolu aux danseurs. En sortant ainsi de l’ombre, elles ne sont plus mises à distance mais se mesurent ouvertement aux corps et affirment l’omniprésence de la technique dans l’industrie du loisir.
Dans Self Esteem Shapers, Camille Menard investit avec ironie l’univers du fitness et des machines de musculation dont la finalité semble se réduire à proposer des images de corps idéalisés sur les réseaux sociaux. Pour déconstruire cette « loi du like », Camille Menard a imaginé des dispositifs permettant de prendre conscience de nos aliénations sociales. En cherchant à créer des « situations ambiguës et absurdes », elle imagine des machines nous aidant à mesurer notre niveau de narcissisme : en soulevant par exemple des poids qui permettent à un miroir de s’aligner sur notre visage, ou avec un dispositif qui crée une dissymétrie musculaire en contraignant une partie du corps à produire un effort pour « zapper » des chaînes de télé. Son installation met ainsi en scène au sein d’Undomestic une fausse salle de sport « désabrutissante » selon ses propres mots.
Enfin, grâce au développement d’Envahisseurs, Teddy Sanches prolonge ses réflexions sur la danse qu’il présenta en avant-première au Centre Pompidou en 2019. Voulant « envahir n’importe quel lieu » avec le corps, son projet est une aventure totale autour de la culture des battles. Il mêle la création d’objets destinés à faciliter l’implantation de cette danse, issue du Hip-Hop ; des films documentant cette pratique urbaine et des performances qui en proposent une expérience directe, au sein de l’espace d’exposition. Fondé uniquement sur le principe de « corps-supports » équipés et disposés en cercle, le projet repose sur l’intégration de personnes qui n’en connaissent pas obligatoirement les codes.