
Comment construire avec l’absence ? Comment reconstituer sans archives ? Comment faire avec les silences de l’archive ?
Autant de questions que se pose le philosophe Michel Foucault lorsqu’il reconstitue la vie d’individus enfermés de force, cités dans des archives du 17-18ème siècle (La vie des hommes infâmes, 1977).
Quelques décennies plus tard, l’autrice et historienne Saidiya Hartman réinvoque ces interrogations et en débusque les angles morts dans son article Vénus en deux actes (2008). À travers la figure de Vénus, jeune fille esclavisée évoquée dans le procès d’un capitaine de navire négrier, elle nous invite à réfléchir à la possibilité même d’« écrire une histoire depuis le lieu de la parole impossible ou de redonner vie à partir des ruines ».
Venez prendre part à cet atelier avec la chercheuse Salma Mochtari et explorez la pensée de Saidiya Hartman pour déployer collectivement des manières de répondre à l’absence d’archives. Et pas de panique, derrière tous ces grands mots, aucune compétence n’est requise. Tout le monde est lae bienvenu·e !
Parce que les livres peuvent parfois intimider et que certains passages semblent difficiles à appréhender seul·e, cet atelier offre un moment collectif de lecture et d’échange autour d’un texte et d’une tisane.
L’objectif : désacraliser la lecture, partager les interprétations, et expérimenter un travail critique et coopératif autour d’une œuvre.
Cet atelier s’inspire de la méthode de l’arpentage, issue du mouvement ouvrier et de l’éducation populaire au XIXᵉ siècle, pensée comme un outil de réappropriation collective des savoirs.
Intervenante : Salma Mochtari (chercheuse en philosophie et curatrice)