Les récits de soi et l’expérience de la réciprocité sont au cœur de la pratique de Carla Adra. Dans l’espace public ou au sein de structures spécifiques, elle recueille des paroles en échange d’une histoire, déplaçant les points d’énonciation, endossant des récits personnels comme on revêt avec précaution le vêtement de l’autre, faisant résonner des mots intimes avec des expériences communes.
Carla Adra étend cette pratique au Palais de Tokyo en ménageant un espace de parole dans les bureaux de l’établissement en 2022. Des salarié·es, des prestataires extérieur·es, des stagiaires et des médiateur·rices, en poste ou ayant travaillé dans le centre d’art, ont été invité·es à la rencontrer et à écouter le récit d’une expérience vécue dans l’institution. Sur le principe d’association d’idées, ces volontaires lui ont confié en retour le souvenir d’une situation d’injustice expérimentée dans la sphère professionnelle ou privée.
Présentée dans l’exposition Le grand désenvoûtement, chapitre 1 (09-18 décembre 2022), la performance est réactivée les 18 et 19 novembre 2023. L’artiste et des comédiennes prêtent leur voix à la cinquantaine de récits anonymes et font circuler à nouveau les humeurs et les maux invisibles qui traversent ou habitent le centre d’art. Perte de sens, harcèlement, stratégie de survie, soutient ou émancipation sont autant d’expériences que La famille du Bureau de pleurs révèle et confie au visiteur·euses.
Cet événement a lieu dans le cadre du week-end Temps faible – Le grand désenvoûtement, chapitre 23
Il est accessible sur présentation d’un billet d’exposition.
Performance avec : Carla Adra, Valentine Atlan, Lucie Cecchi, Lisa Cesaro, Astrid Gallo, Caroline de Touchet