Johanne Bouvier Rencontre et signature

Rencontre et signature de l’artiste Johanne Bouvier à l’occasion de la sortie de son livre « Johanne Bouvier Autoportraits 1996-2013 ».

Le 20 décembre 2013, de 19h à 21h, à la Librairie du Palais de Tokyo.

« Johanne Bouvier s’approprie dès l’adolescence le médium photographique et réalise ses premiers autoportraits.

A l’université Paris VIII Seine Saint Denis, elle approfondit ses connaissances en étudiant l’image photographique.

Tout en développant une recherche personnelle sur l’autoportrait, elle débute en tant que portraitiste au journal Libération et pour d’autres revues.

Dans ses autoportraits, elle divague, se laisse aller à ses pulsions, explore l’intensité d’une série dont elle prélèvera plus tard une image : la plus mystérieuse, la plus dense, dans laquelle elle s’oublie, se met en scène, se déguise, se travestit, se fait homme, star, femme, pin up ou jeune femme.

Entre narcissisme débridé, auto-séduction, érotisme parodique et grimaçant, Johanne Bouvier, dans la lignée d’une Claude Cahun ou d’une Frida Khalo, se construit une multitude d’identités, une gamme de personnages, une palette qu’elle explore, en s’appropriant les codes visuels de l’histoire de l’art, du cinéma américain et de l’imagerie pin-up.

La veine comique de son imagerie burlesque est désertée. Son œuvre ne se situe pas dans le burlesque aérien de Katarina Bosse. Non, il se distancie de ces pin-ups sincères et narcissiques en accostant les rivages tragiques, symbolistes et surréalistes des tableaux de Frida Khalo. Dans cette solitude tragique, glaciale et esthétique, exultent la jouissance et la violence du rituel du masque.

Les autoportraits de Johanne Bouvier sont dérangeants, parce qu’ils ricanent à la manière d’un tableau de Goya. Ils sont puissants, et portent avec eux les stigmates du théâtre de la cruauté et de l’érotisme de Bataille. Ils frôlent la mort, le rituel, la perte de soi dans l’image, la dissolution de l’identité sous l’emprise chamanique de l’Autre, ce grand Autre, multiple et complexe qu’elle ne cesse d’esquisser en elle, dans ses autoportraits toujours changeants et puissamment symbolistes. »

Katia Feltrin