Concilier l’inconciliable : le lâcher prise, et l’énergie survoltée des rave-partys ; le headbanging, cette forme de danse basée sur des mouvements frénétiques de la tête, et l’im mobilité transcendantale de la méditation ; l’effet d’entraînement collectif de la drum’n’bass, et la solitude silencieuse de l’individu. Né en réaction à un épisode dépressif dû à l’isolement provoqué par les confinements sanitaires, le solo de Baptiste Cazaux répond avec acuité à l’injonction de son titre. Dans ce « laissez-moi tranquille », porté par un interprète en slip et en chemise qui dialogue avec six haut-parleurs, résonne pleinement le désir de creuser sa propre voie tant spirituelle qu’artistique. Celui qui exerce comme DJ sous le nom de Glaire Waldork, y met en effet en oeuvre un mix très personnel de pratiques gestuelles et d’inspirations musicales. À rebours des modèles standardisés, le corps ici n’obéit qu’à ses pulsions intérieures. Plus encore qu’une catharsis, la performance apparaît comme le manifeste d’un passionnant work in progress.
Avec : Baptiste Cazaux