Avec Miquel Barceló, Emanuele Coccia et Marcela Iacub
Alors que l’on évoque sans cesse, aujourd’hui, l’importance prise par le virtuel et la fiction dans la construction de nos mondes, la question traditionnelle paraît se poser à nouveau: quelle connaissance pouvons-nous extraire de nos sens? Comment pouvons-nous connaître par nos sensations? Et que pouvons-nous connaître, par le biais de la perception? De surcroît: comment l’art, et la littérature, proposent-ils une connaissance spécifique du sensible?
Miquel Barceló est une figure légendaire de la peinture et de la sculpture contemporaine. Lauréat du Prix Prince des Asturies en 2003, reconnu dès son plus jeune âge par Andy Warhol, il a été une source d’inspiration pour des auteurs tels que Paul Bowles et Hervé Guibert. Ses œuvres ont été exposées dans les institutions les plus prestigieuses, de Documenta à la Biennale de Venise, en passant par le Louvre, la Fondation Maeght, le musée d’art de Saõ Paulo, le Palais des Papes, en Avignon, et bien d’autres. Il a notamment réalisé des œuvres pour la cathédrale de Palma de Majorque et le Palais des Nations Unies, à Genève.
Emanuele Coccia est une des voix les plus remarquées de la philosophie contemporaine. Ayant étudié avec Giorgio Agamben, dont il est reconnu comme un des plus brillants disciples, il est notamment spécialiste de l’averroïsme et de la normativité chrétienne, qu’il enseigne à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, où il est maitre de conférences. Il est notamment l’auteur d’un essai, écrit en italien, publié d’abord en français, et depuis traduit en plusieurs langues, “La vie sensible”.
Les travaux de Marcela Iacub se situent à la confluence de la littérature, du droit, de la philosophie, et de l’action dans la sphère publique. Avocate au barreau de Buenos Aires, elle poursuit ensuite des études en philosophie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, avant d’être nommée chargée de recherches au Centre Nationale de la Recherche Scientifique. Chroniqueuse, d’abord pour Le Monde des Livres, puis pour Libération, elle est l’auteur d’essais admirés, dont “Penser les droits de la naissance” (PUF, 2002); Par le trou de la serrure : Une histoire de la pudeur publique, xix-xxie siècle (Fayard, 2008). Marcela Iacub est également l’auteur d’une œuvre littéraire, dont récemment Belle et Bête (Stock, 2013).