MÉDOR, Cocker (Acrylique extra fine sur papier Velin d'Arches, octobre 2013). Crédit : Elia David

Chambre des échos : Elia David, votre portraitiste canin

Du 12 juin au 7 septembre

En écho à Disco, la grande exposition de Vivian Suter dont le titre n’est autre que le nom de son chien1, la Chambre des échos invite Elia David, artiste peintre et portraitiste canin professionnel.

 

Pour affronter la réalité de la vie d’artiste, Elia David met son savoir-faire au service de maître·esses en quête d’un portrait de leur compagnon, comme les « peintres nécessiteux »2 du XIXe siècle exécutaient les commandes d’une bourgeoisie qui aimait décorer ses salons avec le portrait d’une épouse ou d’un cousin. Assumant cette dimension économique – peindre est aussi un métier -, Elia David transforme la Chambre des échos en une vitrine promotionnelle de cette pratique, interrogeant les relations complexes qui lient les artistes et leurs commanditaires mais aussi et surtout les chiens et leurs maître·sses. Car être portraitiste canin, c’est se voir confier de touchantes histoires d’amitié et devoir répondre à de grandes attentes tant artistiques qu’émotionnelles. Si la critique a toujours décrié le portrait de commande, opposant « grand art » et « tableaux pour appartements »3, Elia David revisite le genre et propose de la peinture à la fois bien faite et pour les gens.

Si vous désirez passer commande, l’artiste se tient à votre disposition pour convenir de la pose et du format, vous associant ainsi au processus de création. Spécialisé dans les portraits de chiens, il réalisera aussi avec plaisir celui de votre chat, lapin, gerbille ou oiseau.

Notes
  1. Vivian Suter vit à Panajachel au Guatemala, en compagnie de ses trois chiens : Disco, Nina et Tintin. “Rien de ce que j’ai fait dans mon travail d’artiste n’aurait de sens dans ce lieu, sans ces arbres, sans ces feuilles, sans mes chiens, qui me suivent partout où je vais.” Vivian Suter citée par Sérgio Mah dans “Station météorologique” Disco, catalogue d’exposition, 2025
  2. « Le peintre nécessiteux vit de portraits au rabais, de chemins de croix, d’éventails, de stores, d’illustrations. (…) Le sculpteur est celui qui gagne le moins. Il ne vit que par le buste. » Emile Zola, carnet de préparation de L’Œuvre (1885)
  3. Dans L’art en personne. Pour une histoire sociale du portrait (2020) Sylvain Maresca souligne la mauvaise presse dont fait l’objet le portrait de commande au XIXème siècle car soumis « aux exigences d’une clientèle de non connaisseurs et ne visant qu’à conforter les revenus des peintres. » Mais gagner sa croûte condamne-t-il à ne faire que des croûtes ?

La chambre des Échos

La chambre des échos est un espace à la lisière de la programmation et de la médiation culturelle. Elle propose des expositions et des événements à échelle et durée variables dans la zone d’accueil gratuite du Palais de Tokyo. Elle est pensée comme un espace souple et réactif, inspirée par la logique des droits culturels, un mouvement qui vise à faire reconnaître le droit de chaque personne ou de chaque groupe à participer à la vie culturelle et à exprimer sa culture.

Accès libre et gratuit depuis le hall du Palais de Tokyo.