Les cinq œuvres présentées dans l’exposition Subfaciem (terme latin d’après le nom de la salle « Sous-face Trente-sept ») de Cécile Beau sont des productions spécifiques, le résultat de recherches menées par l’artiste autour de la notion de souterrain. En effet l’espace est ici atypique, ouvert à l’extérieur tout en paraissant s’enfoncer dans les profondeurs du bâtiment. Concrétions glaciaires (Sablier), tremblements de terre (Sillage), arbres poussant par le milieu (L’Envers), lignes d’horizon fossilisées (Fodere) et vent se déployant librement (Erosio) dialoguent afin de proposer au visiteur une véritable expérience sensorielle.
Cécile Beau crée les conditions d’apparition de l’invisible, jouant avec son immatérialité. Elle s’intéresse essentiellement à la notion de territoire ou de paysage comme appropriation mentale d’un lieu, mais aussi comme outil pour atteindre un au-delà du visible. Des paysages dans lesquels toute présence humaine a disparu – ou n’a peut-être jamais existé –, des œuvres d’une poésie austère. L’artiste propose des pans de nature sauvage dans un cadre urbain, ses œuvres hybrides et énigmatiques génèrent des atmosphères fantomatiques et lancent des pistes dans lesquelles le spectateur peut perdre ses repères à loisir.