Avec Jules Lagrange, Rayane Mcirdi, Ibrahim Meïté Sikely et Anissa Idrissi Boughanem.
Accès libre et gratuit depuis le hall du Palais de Tokyo.
Il serait bien difficile de dénombrer celles et ceux qui sont tombé·es dans l’art en recopiant patiemment, trait après trait, vignette après vignette, les cheveux en bataille ou l’air d’éternel ahuri du petit Son Goku, sa queue de singe ou sa musculature perfectionnée à chaque épreuve, les griffes du dragon Shenron et les sept boules de cristal qui permettaient, une fois réunies, de l’invoquer pour exaucer un vœu unique. Depuis la parution du premier chapitre de Dragon Ball en 1984 à la fin de la saga en 1995, les planches du deuxième manga le plus vendu au monde et ses épisodes animés n’ont eu de cesse d’inspirer des générations de mangakas et autres artistes à travers les continents.
Le 1er mars 2024 est mort son fondateur, Akira Toriyama, laissant derrière lui un vide immense dans le cœur de ses fidèles lecteur·ices en même temps qu’un héritage colossal dans le monde des mangas et au-delà, dont beaucoup se revendiquent aujourd’hui. D’Eichiro Oda, le fondateur de One Piece, à Masashi Kishimoto, celui de Naruto, en passant par les jeunes artistes contemporain·es invité·es à investir les cimaises de la chambre des échos, la plume et les crayons de Toriyama ont dessiné des lignes qui dépassent les frontières des disciplines artistiques et de leurs hiérarchies. C’est à cet héritage que cette nouvelle édition de la chambre des échos entend rendre hommage.
La chambre des échos est un nouvel espace de programmation et de médiation culturelle. Elle propose des expositions et des événements à échelle et durée variables dans la zone d’accueil gratuite du Palais de Tokyo. Elle est pensée comme un espace souple et réactif, inspirée par la logique des droits culturels, qui vise à reconnaître le droit de chaque personne ou de chaque groupe à participer à la vie culturelle et à exprimer sa culture.
L’épopée de Dragon Ball comprend des traitements stéréotypés de certains groupes sociaux. Aussi déplacées à l’époque qu’aujourd’hui, ces représentations ou blagues filées ne sauraient servir de caution à des comportements discriminants. Plutôt que de réduire l’œuvre d’Akira Toriyama à ces éléments ou, au contraire, de l’ériger en chef-d’œuvre incontestable, elle fournit, comme tout objet culturel, une occasion toujours renouvelée de s’émouvoir, de s’épanouir ou de contester, mais surtout d’exercer son esprit critique.
Accès libre et gratuit depuis le hall du Palais de Tokyo.