En céramique, le grand feu est la température nécessaire pour amener la fusion de la couverte et apporter la translucidité de la porcelaine ou de la faïence. Ce titre qui renvoie à l’art de cuire évoque également le potentiel insurrectionnel de la pensée écoféministe, à l’image des résistantes du roman dystopique de Wendy Delorme, Viendra le temps du feu.
“À grand feu” est ainsi un cycle d’ateliers pour penser l’écoféminisme au travers de l’expérimentation de la terre. Il réunira des intervenant-e-s, artistes, activistes et chercheur-euses pour explorer un savoir écosomatique à travers la céramique, les corps et leurs transformations.
Pour ce cycle “À grand feu”, le Palais de Tokyo invite pour une atelier Hélène Bertin, Jeanne Burgart-Goutal & Caroline Iltis Nussbaumer pour un atelier céramique et rencontre.
Hélène Bertin est artiste et revendique une pratique “bâtarde”, croisement non identifié entre la sculpture en céramique, l’histoire, la conception d’ateliers de partage et, depuis peu, la viticulture. Ses œuvres témoignent d’une attention portée aux objets et aux pratiques qui unissent les usages du quotidien et la recherche plastique. Elles naissent de ses rencontres avec des passionné·es, des artistes, des paysan·nes et des artisan·es.
La philosophe Jeanne Burgart Goutal mène depuis près de dix ans une recherche sur l’écoféminisme. Elle est l’autrice de plusieurs ouvrages de référence sur le sujet, comme l’essai Etre écoféministe, théories et pratiques et le roman graphique ReSisters.
Potière et tourneuse, Caroline Itlis Nussbaumer travaille essentiellement le grès et réalise dans son atelier de la poterie utilitaire. Ses pots et amphores sont cuits dans son four à bois de type noborigama, un four dragon permettant d’atteindre les hautes températures.