L’État du ciel témoigne de l’attention portée par des artistes, des poètes, des philosophes aux circonstances physiques, morales et politiques de notre monde. Cette saison qui permettra en un semestre de découvrir plus d’une dizaine de propositions ou d’expositions sur ce thème, répond à la sentence que formula André Breton à propos de Giorgio de Chirico : « L’artiste, cette sentinelle sur la route à perte de vue des qui-vive. » En effet, depuis Goya au moins, l’art moderne ou contemporain porte une attention active à l’état du réel. Craintes, alertes, propositions, révoltes, utopies : souvent les artistes, pour transformer le présent, dressent le paysage de nos inquiétudes et parfois avancent les solutions poétiques pour répondre aux circonstances.
En se penchant sur le monde comme on se penche sur les images, l’aujourd’hui n’est plus un bloc de destin mais une surface en mutation qui, en l’exprimant, peut être modifiée.
Ces constats donnent naissance à de nouvelles formes d’expositions qu’une fois encore ce mot ne suffit plus à définir. Ainsi, la transposition du thème de la lamentation dans le langage du cinéma, inspirée de l’Atlas Mnémosyne d’Aby Warburg par Georges Didi-Huberman et Arno Gisinger, ou la réflexion sur la chute, du mur de Berlin aux Twin Towers, proposée par Gérard Wajcman et Marie de Brugerolle, ou encore l’immense installation Flamme éternelle de Thomas Hirschhorn consacrée aux relations entre art et philosophie, qui sera activée par la présence de près de 200 intellectuels et poètes qui viendront débattre de la façon dont ces relations peuvent modifier notre conscience.
Ajoutons les dix fictions conçues par Hiroshi Sugimoto sur le thème de la disparition de l’humanité, ou l’exploration scrupuleuse par Angelika Markul des catastrophes de Tchernobyl et Fukushima, ou encore les hybridations virales corps-machines conçues par David Douard et les variations digitales d’Ed Atkins. Ce sont à chaque fois les symptômes d’un état général du monde qui articulent contemplation et action. L’État du ciel – titre inspiré du Promontoire du songe de Victor Hugo dans lequel celui-ci écrit : « L’état normal du ciel, c’est la nuit » – concerne bien le temps qu’il fait, un temps politique, un temps où voir est déjà une manière d’agir.
– Nouvelles histoires de fantômes
14 février – 07 septembre
Georges Didi-Huberman et Arno Gisinger
– Mo’Swallow
14 février – 11 mai
David Douard
– Terre de départ
14 février – 11 mai
Angelika Markul
(Laureate du Prix SAM pour l’art contemporain 2012)
– Des choses en moins, des choses en plus
14 février – 02 mars
Coproduction Centre national des arts plastiques
– Family Business
À partir du 13 février
– Aujourd’hui le monde est mort
25 avril-07 septembre
Hiroshi Sugimoto
– Flamme éternelle
24 avril-23 juin
Thomas Hirshchorn
– Les Modules
Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent
25 avril-23 juin
Vivien Roubaud, Thomas Teurlai, Tatiana Wolska
En collaboration avec la Villa Arson
– Interventions bâtiment
Natalie Czech
Emilie Ding
Sheila Hicks
– Bastards
Ed Atkins
06 Juin – 07 Septembre
– All that falls
06 Juin – 07 Septembre
Ronald Amstutz, Vasco Araújo, Julien Bismuth, Jean-Pascal Flavien, Dominique Ghesquière, Lola Gonzàlez, Camille Henrot, Willy Kautz, Agnieszka Kurant, Julie Legrand, Urs Lüthi, Michael C. McMillen, Steve McQueen, Philip Metz, Deimantas Narkevičius, Tony Oursler, Daniel Pommereulle, Benoit Pype, Delphine Reist, Lili Reynaud Dewar, Jimmy Robert, Miri Segal, Pablo Vargas Lugo
Commissaires: Marie de Brugerolle & Gérard Wajcman
– 100 ans plus tard
06 Juin-13 Juillet
LE PAVILLON NEUFLIZE 0BC
– Teoría (La cabeza de Goliath)
Eduardo Basualdo
06 Juin-07 Septembre
Produit par SAM Art Projects
– Der Aron Schreckmuster-Preis [Le Prix Aron Schreckmuster]
Michaela Eichwald
11 Juillet– 07 Septembre
(LAURÉATE DU PRIX LAFAYETTE 2012)
– Les Modules
Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent
11 Juillet– 07 Septembre
Jean-Marie Appriou
Alessandro Piangiamore
Charbel-Joseph H. Boutros