Patrick Neu développe depuis trente ans son travail en retrait du monde. Chaque œuvre réalisée détourne des techniques traditionnelles, engage de nouvelles expérimentations qu’il poursuit aussi longtemps que nécessaire. Il manie des matières peu familières du champ de l’art : ailes d’abeilles, suie sur verre, cristal, cire, sculpture en encre de Chine, ailes de papillon, mues de serpent, coquilles d’œufs, peinture sur cendre etc. « J’inverse les matériaux, les usages. Le cristal pour moi est à la fois coupant, lourd, fragile et transparent (…) Et son utilisation, par exemple pour un objet guerrier, me permet d’ouvrir le champ des interrogations… » (Patrick Neu)
La sélection des œuvres qui sont présentées dans l’exposition suggère ce dialogue périlleux avec les matières et la mémoire du monde : une armure de samouraï en cristal et une camisole de force en ailes d’abeille réalisées pour l’exposition, une colonne de verre avec noir de fumée, un Christ mort sur papier carbonisé, des vitrines enfumées par la mémoire du Jardin des délices de Jérôme Bosch…
Le travail de Patrick Neu incarne un Musée imaginaire évanescent. Il dialogue avec les figures de Bosch, d’Holbein ou de Rubens, qu’il dessine dans le noir de fumée, guidé par les qualités propres de la matière.
Une publication éditée par le Palais de Tokyo accompagne cette exposition.
Commissaire : Katell Jaffrès
Biographie
Patrick Neu est né en 1963, il travaille en Alsace. Formé à l’Ecole Supérieure d’Art Décoratif de Strasbourg, il obtient son diplôme en 1986. En 2007, il participe, à l’invitation de Sarkis dont il fut l’élève, à deux expositions, l’une au Louvre et l’autre au Musée Bourdelle à Paris. Son travail a depuis été montré dans des expositions collectives. Il a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome en 1995 puis à Villa Kujoyama à Kyoto en 1999. En 2008, le Frac Lorraine lui a consacré une exposition monographique intitulée « L’instant n’en finit pas ». Le Mamco (Génève) a présenté son travail en 2010 ainsi que la Fondation d’entreprise Hermès (La Verrière, Bruxelles) en 2012.
Un livre monographique édité par le Palais de Tokyo accompagne cette exposition.
Cette exposition bénéficie du soutien de