Pour sa dixième exposition d’art contemporain,
le château de Versailles propose un Voyage d’hiver, parcours inédit dans les bosquets, dont le commissariat est confié au Palais de Tokyo. À la fin du mois d’octobre, au moment où les Grandes Eaux s’achèvent, ce parcours montrera sous une autre lumière, de la gloire de l’automne à la minéralisation éclatante de l’hiver, les bosquets de Versailles, relus dans leurs multiples sens, par les artistes d’aujourd’hui. Le Palais de Tokyo est invité à concevoir ce Voyage d’hiver avec Alfred Pacquement, commissaire du château de Versailles pour l’art contemporain.
Voyage d’hiver est une promenade poétique dans les jardins de Versailles, commencée alors qu’octobre rouille déjà la végétation de nuances nouvelles.
Dans ce qui est l’un des plus grands musées de la statuaire en plein air, dix-sept artistes contemporains ajoutent leurs oeuvres à celle des créateurs auxquels Louis XIV avait confié l’ornementation des jardins. Ils ont conçu, en dialogue avec les commissaires, une dramaturgie qui conduit le visiteur de l’un à l’autre des bosquets, ces étranges salons végétaux, selon une progression émotionnelle calculée, jouant avec les significations historiques ou mythologiques de chacun des lieux. Sculptures, installations sonores, tableaux, drapés, reflets, oxydations, glaciations sont quelques-unes des techniques utilisées pour transformer la flânerie du visiteur en une expérience personnelle qui lui rende perceptibles les mutations de la nature, de la gloire de l’automne à la minéralisation orgueilleuse de l’hiver. C’est cette correspondance entre temps cosmique et temps humain que le titre souligne, puisque Voyage d’hiver rappelle évidemment la poignante méditation de Schubert sur ce thème.
Artistes : David Altmejd, Jean-Marie Appriou, Oliver Beer, Hicham Berrada, John Giorno, Sheila Hicks, Marguerite Humeau, Cameron Jamie, Mark Manders, Céline Minard, Anita Molinero, Rick Owens, Dominique Petitgand, Ugo Rondinone, Tomás Saraceno, Louise Sartor, Stéphane Thidet
Quatre fontaines historiques, placées à l’intersection des principales allées des bosquets, dédiées chacune à une saison, légitiment ce grand sujet de la transformation du monde, et donc de l’homme, selon la théorie des correspondances universelles qui régit tout le symbolisme de Versailles. Ce grand cycle est exprimé dans l’exposition par la roue solaire qu’Ugo Rondinone a placée comme un trait d’union entre les deux groupes de bosquets, devant le miroir d’eau du Grand Canal. Comme traînée par le char d’Apollon, cette sculpture en bronze composée de branches entrelacées évoque à la fois le disque de l’astre et son effet sur la nature et incarne donc le sujet de la manifestation. Il en relie les deux extrémités, de lapremière station inaugurée par le sphinx de Marguerite Humeau installé au nord dans l’impasse du bosquet de l’Arc de Triomphe consacré à l’énigme du destin, à sa conclusion ultime, au sud, scénographiée par Stéphane Thidet dans le bosquet de la salle de Bal : la fin de la fête et le gel de nos désirs.
Entre ces deux bornes sont rassemblés des artistes de pays, de genres et de générations diverses, de notoriété confirmée ou à venir, tous liés à un moment ou à un autre à des fragments de l’histoire du Palais de Tokyo. Ils écrivent là ce qui pourrait ressembler à une nouvelle comme celle qu’a écrite pour l’occasion la romancière Céline Minard ou encore à un lied ou, sans doute plus exactement, à un air de blues.
Artistes : David Altmejd, Jean-Marie Appriou, Oliver Beer, Hicham Berrada, John Giorno, Sheila Hicks, Marguerite Humeau, Cameron Jamie, Mark Manders, Céline Minard, Anita Molinero, Rick Owens, Dominique Petitgand, Ugo Rondinone, Tomás Saraceno, Louise Sartor, Stéphane Thidet
Commissaires : Yoann Gourmel, Rebecca Lamarche Vadel, Jean de Loisy et Alfred Pacquement
www.chateauversailles-spectacles.fr
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