Au coeur de l’exposition, une fontaine – symbole de féminité et d’énergie vitale tout en évoquant formellement le sein nourricier – crée une zone de fraîcheur et de légèreté. L’architecture forme une assemblée circulaire, lieu de rencontre pour les visiteurs qui pourront y faire une pause après avoir découvert les panoramas atypiques imaginés par l’artiste. Inspirée par le réchauffement climatique et les aberrations de la nature qui en résultent, Laure Prouvost propose sa version d’un « jardin d’Éden à Tchernobyl « Ring, Sing and Drink for Trespassing » nous invite à explorer et célébrer l’ambiguïté, mettant en scène des oeuvres (inédites pour la plupart) pleines d’éléments disruptifs, nous obligeant sans cesse à reconsidérer notre point de vue et notre compréhension des choses. Comme une mise en abyme, l’artiste présente une nouvelle vidéo, utilisant pour son tournage des éléments également présentés dans l’exposition.
Familière de la prosopopée et conteuse horspair, Laure Prouvost nous invite à participer, à dialoguer avec ses créations et à voir le monde autrement, mettant en avant l’hybridation des formes et des espèces ainsi que la propagation de ses oeuvres dans l’espace. Dans la lignée des mots-valises chers à Lewis Carroll, Laure Prouvost joue avec le langage en l’utilisant comme outil pour l’imagination. Elle crée ainsi des objets-valises : personnages métalliques anthropomorphes à tête-écran plat, branchages à excroissances mammaires ou implants fessiers, fruits et légumes dopés aux OGM (ou tout simplement à l’imagination de l’artiste), entre autres. C’est ainsi que pénétrer dans son exposition, en poussant une porte entrebâillée ou en traversant un couloir, nous fait passer de l’autre côté du miroir.
Commissaire : Daria de Beauvais
Scénographe : Diogo Passarinho
Un livre monographique édité par le Palais de Tokyo accompagne cette exposition.
« En tant qu’artiste j’aime souvent perdre le contrôle, faire simplement allusion à certaines choses, afin que chacun puisse se faire sa propre interprétation. Le spectateur doit lui-même trouver du sens à son environnement et utiliser son imagination. Je joue avec l’idée d’être emporté dans des lieux dont on ne pourra peut-être pas revenir. » Laure Prouvost
Cette exposition bénéficie du soutien de