Chedly Atallah, Matar, matar, matar, La Maréchalerie, 2024. © Chedly Atallah

MATAR, MATAR, MATAR . مطر، مطر، مطر

Le 30/05/2024 à 19:00

Lancement du livre Matar, Matar, Matar de Chedly Atallah (La Maréchalerie, 2024)

Pluie, PluiePluie. Telle une mélodie enchanteresse, réminiscente du chant de la pluie de Badr Chaker Al Sayab, Chedly Atallah nous livre à une rétinopathie de la mémoire dressant le portrait d’une étendue qui enterre et déterre ses morts à travers l’eau. Pluie, tuer, s’envoler… L’eau pour métaphore du souvenir, l’artiste revisite la mémoire familiale et l’histoire de Montauzan en Tunisie, son architecture coloniale disparue et les marques laissées par les guerres. De l’arrivée des premiers colons français en Tunisie à la conquête spatiale des missions Apollo, de la construction des bassins Aghlabides à la catastrophe climatique de 1969, nous est conté à travers les pages l’épopée d’une ville déluge émergeant des récits du poète Chadli Atallah. Aïeul homonyme de l’artiste, poète et vendeur d’étoffe, il est captif de l’armée française en 1943 dans les murailles de Montauzan

Lors de cette lecture-table ronde, les récits du poète s’entremêlent à ceux d’Olivier Marboeuf, Nicolas Michelin et Claire Luna à travers un regard empêché. Ville liquide, cratère, ‘oaccident’, se dresse ainsi une cité forgée par les murmures de l’eau, celles de la guerre et de la mémoire, invitant le lecteur à découvrir une étendue transcendant le temps et les langues, tissant les histoires personnelles avec les narrations plus vastes du colonialisme, du climat et de la résilience humaine. (Ouvrage publié à la suite de l’exposition éponyme à La Maréchalerie, Versailles, en 2023)

Lieu : le hamo, Salon des communs
Accès libre.