
LASCO PROJECT #7
Au Palais de Tokyo, pour son premier projet d’envergure dans un lieu culturel, Philippe Baudelocque défriche un escalier monumental – entre une élévation spatiale et une chute dans les abysses – où il tisse des liens entre ses différentes séries, plongeant le public en immersion dans ses tracés atomiques. Entre les lignes et les dégradés de ces paysages instables, le macro rencontre le micro, le physique devient mental, le vertical défie l’horizontal, le solide répond au liquide, la force cohabite avec le vulnérable et le sauvage a des allures domestiques. Entamée en juillet 2016, la fresque de Philippe Baudelocque vient d’être achevée par l’artiste.
Le programme d’arts urbains du Palais de Tokyo
Initié en 2012, le LASCO PROJECT révèle, dans les méandres souterrains du bâtiment du Palais de Tokyo, l’un des plus étonnants parcours d’art urbain dans un lieu culturel. Près d’une soixantaine d’artistes internationaux qui inscrivent la rue dans l’histoire de l’art ont ainsi réalisé des interventions, pour certaines monumentales, pour d’autres secrètes, qui se confrontent à l’architecture brute du Palais de Tokyo et qui infiltrent ses espaces interstitiels (couloirs, escaliers, passages) sur près d’1 kilomètre.
« Les ouvriers étalent du blanc de Meudon – une peinture à base de craie diluée à l’eau – sur les vitres, pour se cacher des regards indiscrets. Cette pratique est caractérisée par des mouvements énergiques du bras et par l’empreinte des éponges utilisées. On rencontre ces peintures anonymes dans la ville, au hasard des rues : certaines sont opaques, d’autres moins, certains mouvements sont vifs et agressifs tandis que d’autres exécutés plus lentement produisent des formes douces et presque reposantes.» Pablo Tomek