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LASCO PROJECT #3

Du 14/06/2014 au null
La troisième session du LASCO PROJECT permet de découvrir de nouvelles parties des espaces souterrains du Palais de Tokyo, à travers les interventions de grands talents internationaux. Violence urbaine, démons intérieurs, tensions sociales, charge politique des murs et dialogue entre les générations sont au cœur de cette session, pour laquelle dix artistes ont été invités à infiltrer de manière radicale le batiment.
Elevé dans des milieux marginaux, réputé pour son ancien travail d’illustrateur dans l’industrie du skateboard, Cleon Peterson (né en 1973, vit à Los Angeles) crée un eldorado où désordre et pulsions inavouables se donnent libre cours, libérés de la morale et de la justice. Homeless, policiers, bourgeois et crackmen anonymes s’affrontent dans des rixes collectives inégales, distribuent des coups de couteaux et provoquent des gang-bangs non consentants. Cleon Peterson dépeint un fantasme graphique épuré poussant au paroxysme la tension qui se joue au quotidien dans des territoires de misère et d’ultra-violence urbaine.
Horfé et Ken Sortais (nés en 1983, vivent à Paris) ont secoué la scène du graffiti européen avec des peintures influencées par l’héritage des cultures underground et populaires (comics, cartoons,  tatouage…). Diplômés des Beaux-Arts de Paris, Horfé et Ken Sortais ont développé un travail d’atelier présenté en galeries et institutions, tout en restant très actifs dans la rue, multipliant leurs peintures illégales dans l’espace public avec leur collectif PAL (Peace And Love). Ken Sortais a été exposé une première fois au Palais de Tokyo en 2011 après avoir été récompensé par le Prix du Salon de Montrouge. Pour leur intervention au Palais de Tokyo, le duo s’est inspiré du manga underground japonais « Violence Jack » créé en 1973 par Go Nagai, où héros, résistants, victimes et survivants devenus bourreaux s’affrontent  dans une ambiance violence urbaine post-apocalypse.
Répétition de fenêtres noires, de balcons, d’ombres, de paraboles, jeux d’échelle, système D, errance urbaine : Evol (né en 1972, vit à Berlin) détourne l’espace public avec ses pochoirs de HLM miniaturisés, plaçant la périphérie et les invisibles au cœur de la ville et des institutions. En 2010, son travail d’installation a été récompensé par le Prix Arte / Slick. Ses façades en ruine disséminées ciblent la faillite d’une utopie architecturale et politique.
Arrêté en 2012 par la brigade anti-tag après une longue enquête, Cokney (né en 1985, vit à Paris) a été jugé en première instance et condamné à plus de 200.000 euros d’amendes pour ses peintures sur trains et métros, décision judiciaire dont il a fait appel. Cette arrestation médiatisée au Journal télévisé de TF1 a permis à l’artiste de pouvoir assumer et revendiquer sa démarche et son travail de peinture en sortant de la clandestinité. Egalement réputé dans le milieu du tatouage, Cokney est passé par le salon de Seen (NYC) avant de s’installer chez Hand in Glove (Paris). Il présente au Palais de Tokyo une installation qui confronte peinture, devis, plaintes et éléments d’enquête, considérant que les archives policières et la lecture judiciaire de son travail sont une œuvre à part entière.
Issu du graffiti sur trains, Alexandre Farto ‘Vhils’ (né en 1987, vit à Lisbonne) utilise la destruction comme arme de création. Les murs en ruine du Portugal marqués par la Révolution des Oeillets de 1974 ont progressivement été recouverts d’affiches publicitaires et de graffitis, alors Vhils – diplômé de la Central Saint Martins College of Art and Design (Londres) – s’est imposé avec sa série « Scratching the Surface », gravant dans les murs des visages anonymes au burin, à l’explosif ou au marteau piqueur. Il dissèque les murs comme autant de palimpsestes urbains témoins de l’histoire du monde.  Depuis son œuvre réalisée aux cotés de Banksy lors du « Cans Festival » et publiée en Une du New York Times, Vhils a collaboré avec plusieurs artistes majeurs de la scène urbaine, et été présenté dans plusieurs expositions d’envergure. 
Peintre historique des années 1980, Futura 2000 (né en 1955, vit à New York) a révolutionné les canons du graffiti américain en s’émancipant du travail classique de la lettre pour aller vers de l’abstraction. Membre des UGA (United Graffiti Artists), il a été l’un des premiers artistes urbain à passer en atelier. Très impliqué dans le développement de la musique Hip Hop, l’artiste a également accompagné en peinture une tournée de The Clash en 1981, groupe mythique avec lequel il a enregistré The Escapades of Futura 2000. Son travail sur toile a été exposé dans les plus prestigieuses galeries et institutions internationales (Fun Gallery, galerie Yvon Lambert, Galerie du Jour / agnès b. , PS1, etc.), aux cotés de Jean Michel Basquiat, Keith Haring, Andy Warhol, Rammellzee, Dondi White ou encore Kenny Scharf. Avec sa participation au Lasco Project, Futura 2000 crée un dialogue avec les nouvelles générations qui partagent la même volonté de faire entrer la rue dans l’histoire de l’art.
Lek et Sowat révèlent le dernier acte de leur projet initié en décembre 2012 : une trappe secrète sous le Palais de Tokyo qui ne sera jamais ouverte au public mais révélée uniquement à travers un film et des archives photographiques. Le lettrage en one-line « Underground doesn’t exist anymore » exécuté par Mode 2 est encadré par les lacérations graphiques de Lek et Sowat et les abstractions de Futura 2000. Une rencontre entre le passé (grotte de Lascaux, temples égyptiens, old school du graffiti) et le présent (les trappes de métros, les friches industrielles, la nouvelle génération du graffiti), dans un territoire étroit plongé dans l’obscurité, où la peinture entre en résonance avec  l’architecture, le secret, l’ombre, le bruit et la violence d’une tempête qui s’échappe d’un conduit d’aération et donne un souffle nouveau au Palais de Tokyo.
Commissaire : Hugo Vitrani

Le programme d’arts urbains du Palais de Tokyo

Initié en 2012, le LASCO PROJECT révèle, dans les méandres souterrains du bâtiment du Palais de Tokyo, l’un des plus étonnants parcours d’art urbain dans un lieu culturel. Près d’une soixantaine d’artistes internationaux qui inscrivent la rue dans l’histoire de l’art ont ainsi réalisé des interventions, pour certaines monumentales, pour d’autres secrètes, qui se confrontent à l’architecture brute du Palais de Tokyo et qui infiltrent ses espaces interstitiels (couloirs, escaliers, passages) sur près d’1 kilomètre.

 

Accès sur présentation du billet d’entrée aux expositions.
2 € en plus du billet d’entrée aux expositions.
 
Ces expositions situées dans les espaces souterrains du bâtiment ne sont pas accessibles aux visiteurs à mobilité réduite, veuillez-nous en excuser.

« Renouvelant sans cesse le rapport à l’institution et accordant une place de choix à l’infiltration de l’espace public, à son exploration, à son détournement, les arts urbains se situent au plus près de la façon dont on envisage l’art au Palais de Tokyo : il s’étend, s’infiltre, gêne parfois jusqu’à devenir territoire. Notre mission est de créer de la perméabilité dans ce territoire pour qu’il vienne enrichir de manière substantielle l’écosystème de l’art. » Jean de Loisy, Président du Palais de Tokyo