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Joachim Koester

Reptile brain or reptile body, it’s your animal
Du 24/02/2013 au 19/05/2013

Travaillant dans les zones troubles entre conscience et inconscient, rêve et réalité, l’artiste Joachim Koester explore de vastes champs de connaissance qui vont des rituels haïtiens aux séances ésotériques en passant par le yoga, la consommation de Peyotl et autres expériences hallucinatoires.

« L’esprit ne distingue pas entre le réel et l’irréel. Nos activités quotidiennes peuvent être informées par le passé ou le présent comme par les rêves. Les images essentielles à notre psyché peuvent être de pures imaginations. »

Joachim Koester

Travaillant dans les zones troubles entre conscience et inconscient, rêve et réalité, l’artiste Joachim Koester explore de vastes champs de connaissance qui vont des rituels haïtiens aux séances ésotériques en passant par le yoga, la consommation de Peyotl et autres expériences hallucinatoires. Il en ressort des œuvres qui brouillent les pistes entre documentaire et fiction, laissant à chaque visiteur la possibilité d’explorer des itinéraires mentaux qu’il n’aurait sans doute jamais empruntés. L’exposition au Palais de Tokyo permet de découvrir des films évoquant les séances ésotériques de John Murray Spear ou les recherches de Jerzy Grotowski sur la conscience supérieure de l’acteur et le « cerveau reptilien ».

Des rituels haïtiens aux séances ésotériques

Deux films évoquent Jerzy Grotowski (1933-1999), écrivain et metteur en scène polonais qui a tenté de redécouvrir une conscience supérieure de l’acteur par des exercices d’ondulations de la moelle épinière s’inspirant de rituels haïtiens et du yoga. Il se référait au « cerveau reptilien », défini par Paul D. MacLean comme une couche sédimentaire presque inconsciente du cerveau humain, responsable des mouvements corporels et des besoins primaires. Un autre film prend pour point de départ les séances ésotériques de John Murray Spear. Cet activiste et spiritualiste américain du XIXe siècle a tenté d’accéder aux plans d’un prototype de machine à coudre par l’intermédiaire d’une chorégraphie réalisée dans un état de transe.

Une exposition avec extension

Pour la partie « cérébrale » de l’exposition intitulée « Seismology », l’artiste a invité Lars Bang Larsen et Yann Chateigné Tytelman, historiens d’art, curateurs et chercheurs, à concevoir une extension de l’exposition présentant un ensemble de documents d’archives issus de leurs recherches sur le « système nerveux », explorant d’autres relations possibles entre art, science et contre-culture. Joachim Koester nous propose de (re)découvrir une constellation de figures et d’idées, esquissant ainsi une réflexion sur les rapports physiologiques entre le corps et l’esprit, convoquant ésotérisme et mysticisme. Adoptant un point de vue subjectif vis-à-vis du document, il propose au visiteur de s’immerger dans l’interstice entre documentaire et fiction.

Maybe one must begin with some particular places, 2012
L’artiste s’intéresse dans ce film à la figure d’un précurseur majeur de la performance contemporaine, Jerzy Grotowski. À la fin des années 1960, ce dernier s’éloigne du théâtre pour créer un système de mouvements et de pratiques spatiales, au croisement de la performance, de l’anthropologie et du rituel. L’artiste filme l’acteur Jaime Soriano, ayant participé à une œuvre de Grotowski en 1985, exécutant un de ses exercices psycho-physiques, sur la terrasse d’une maison conçue par l’architecte moderniste Luis Barragán.

Of spirits and empty spaces, 2012
Ce film revient sur une entreprise menée par John Murray Spear, spiritualiste et activiste américain. Au milieu de XIXe siècle, Spear tente d’accéder aux plans d’un prototype de machine à coudre alternatif au modèle onéreux breveté par Elias Howe. Lors de séances spirites, les participants entraient en transe pour accéder à ces plans qui existeraient dans le royaume immatériel des esprits. Chacun incarnait une pièce de la machine dans une chorégraphie mécanique. Le savoir acquis par les séances a mené à un prototype au fonctionnement incertain.

Seismology 
Réunissant documents, films et œuvres retraçant les relations qu’ont entretenus les arts visuels, les sciences exactes et la contre-culture aux XIXe et XXe siècles, cette zone « intermédiaire » est un prolongement de l’exposition. Développée dans le cadre du projet de recherche HES-SO Art, science, counterculture : Perspectives on a Radical Enlightenment de la Haute école d’art et de design de Genève, et issu d’un projet de recherche mené par Lars Bang Larsen et Yann Chateigné Tytelman, cet appendice propose un voyage audio-visuel mettant en relation des formes aux statuts différents. Un événement pensé comme un écho à cette présentation se tiendra le 15 mars 2013 dans la salle de cinéma historique du Palais de Tokyo (Salle 37), au-dessus de l’exposition.
 

“Seismology” est un projet de recherche réalisé en partenariat avec la Haute Ecole d’Art et de Design de Genève.