"Une minute de danse par jour", Nadia Vadori-Gauthier Performance

08/01/2016

Projection-rencontre  avec Nadia Vadori-Gauthier, pour Une minute de danse par jour, en présence de Roland Huesca, historien de la danse, écrivain, danseur.

Des performances dansées, corps sysmographiques selon les principes de composition instantanées des minutes de danses, ponctueront la projection et la rencontre.

Danseurs : Maruis Bartaux, Thomas Bleton, Clémence Boucon, Louise Buléon Kaiser, Anna Carraud, Justine Dibling, Charlie Heckel, Simon Perretti, Yohan Vallée,  Agathe de Wispeleare.

Une minute de danse par jour, aura un an en janvier 2016

En janvier 2016, cela fera un an depuis les attentats de Janvier 2015 et un an que Nadia Vadori-Gauthier se sera engagée dans un acte de résistance poétique. Chaque jour, elle danse comme on manifeste, pour œuvrer à une poésie en acte, déplacer les lignes, faire basculer le plan ou osciller la norme, danser la vie qui passe et qui vibre dans les interstices du quotidien. Ces performances quotidiennes, qui naissent selon les états et les lieux dans lesquels se trouve Nadia Vadori-Gauthier, sont mis en ligne le jour même. Dans la circonstance ce n’est pas tant la danse en elle-même qui est importante, mais la relation qu’elle permet, ce qui se crée, ce qui est mis en jeu : une circulation entre les cases, les catégories, les corps. 

Depuis le 13 novembre 2015, cette action se teinte d’une résonance particulière en lien à la violence des évènements. Chaque danse témoigne d’un jour particulier de leur succession. Petit à petit, s’élabore une série qui, à l’instar d’un journal, s’inscrit dans une historicité se tissant à la fois d’éléments privés et publics, intimes ou collectifs.

Ce projet micro-politique de proximité est également inspiré d’une phrase de Nietzsche : « Et que l’on estime perdue toute journée où l’on n’aura pas dansé au moins une fois » et d’un proverbe chinois : « Goutte à goutte l’eau finit par traverser la pierre ». Cela signifie qu’une action minime et répétée peut finir par avoir un grand effet.
La goutte d’eau, ce sont les danses, interstitielles, sans armes ni boucliers. La pierre, c’est un certain durcissement du monde (communautarismes, hiérarchies, consumérisme, dogmatisme), la désolidarisation d’avec la nature et le manque d’une dimension poétique active au quotidien.

Nadia Vadori-Gauthier

Artiste de performance, docteur en esthétique de l’université Paris 8, praticienne somatique. 

Formée à la danse, aux arts de la scène et de l’image, spécialisée dans diverses pratiques du mouvement, Nadia Vadori-Gauthier questionne les frontières entre l’art et la vie, le visible et l’invisible, le mouvant et la forme, et base son travail sur différents états de corps et de conscience. Ses thèmes actuels de recherche, concernent différents seuils de perception et de représentation dans le processus de création, ceci afin de produire un art qui permette de tisser de nouveaux agencements collectifs, implicant les personnes et les environnements, à partir de corporéités fluides et ouvertes. Engagée dans la mise en œuvre d’une poésie en acte, elle développe des hypothèses transversales et inter-disciplinaires de recherche, tentant de contribuer à penser de nouvelles modalités d’images dans les champs scéniques, chorégraphiques et performatifs.

www.uneminutededanseparjour.com

Roland Huesca

Roland Huesca est professeur d’esthétique au département Arts de l’université de Lorraine. Prenant pour objet d’étude le spectacle vivant, la littérature, l’architecture ou encore la ville, etc., ses travaux interrogent les façons d’écrire sur l’art et sur le corps. Auteur de nombreux articles, il conduit actuellement un séminaire de recherche centré sur l’étude des rapports entre corps et imaginaire. Directeur de la collection La vie des œuvres !/? aux éditions Jean-Michel Place, il a publié, entre autres, Triomphes et Scandales la Belle-Époque des Ballets russes, Paris, Hermann (coll. « Savoir sur l’art »), 2001 ; L’Écriture du (spectacle) vivant, Strasbourg, le portiQue, 2010 ; Danse, Art et Modernité, au mépris des usages, PUF (coll. « Lignes d’art »), 2012 ; La danse des orifices – Étude sur la nudité, Jean-Michel Place, 2015.